De fil en aiguilles… Chapitre 3/3. Le Petit Prince fait sa rentrée…

Chronique pour une retraite annoncée Tout commence par des rencontres entremêlées. Une enseignante de français et latin qui emmène ma fille aînée en voyage scolaire à Naples ; et qui me propose le cuir dont elle a hérité de son père tanneur. Une sage femme, fondatrice d’une crèche qui accueille ma fille cadette, … et qui part à la retraite. Toutes deux amies de longue date, et qui ont collaboré à l’écriture d’ouvrages sur la Petite Enfance… Et puis « de fil en aiguilles » il y a un projet : Rendre hommage à « Anna », avec un cartable qui pourrait l’accompagner vers de nouveaux horizons. Un cartable à l’effigie du Petit Prince qui a inspiré, durant toute sa carrière, son combat en faveur de la Petite Enfance. Ce fut un beau défi artisanal et artistique. Et une belle aventure humaine. Je suis heureuse de partager le dernier né de Peau de Pêche Création. Pièce unique. Intégralement fabriqué à la main. Il aura fallu pas loin de 35 heures entre la conception et le dernier bichonnage. Ce cartable contient à lui seul un tas de trésors  »précieux », que je ne saurais tous dévoiler ici dans leur totalité : En voici quelques-uns : Ce fut un beau défi artisanal et artistique. Et une belle aventure humaine. Je suis heureuse de partager le dernier né de Peau de Pêche Création. Pièce unique. Intégralement fabriqué à la main. Il aura fallu pas loin de 35 heures entre la conception et le dernier bichonnage. Ce cartable contient à lui seul un tas de trésors  »précieux », que je ne saurais tous dévoiler ici dans leur totalité : En voici quelques-uns : Je valorise le cuir depuis des années comme un  »hommage à l’Animal », dans le plus grand respect du Vivant. Ce cartable est en plus un hommage au Tanneur et à sa fille ; à l’Amitié et à la Rencontre ; et par-dessus tout, un hommage au travail d’une vie entière à œuvrer pour la vie des autres, à protéger l’Enfance avec le cœur de ce Petit Prince… Le Petit Prince fait sa rentrée ? Ou fait fait-il l’école buissonnière ?… Je crois qu’il suit son étoile… Bonne route  »Anna »…

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De fil en aiguilles… Chapitre 2/3. Dans ma p’tite fabrique…

Dans ma p’tite fabrique, il y a cette odeur si particulière…  Dans ma p’tite fabrique, il y a ce doux désordre qui me caractérise… Dans ma p’tite fabrique, il y a ma réserve à idées… Une GRANDE réserve ! Dans ma p’tite fabrique, il y a mon établi, surmonté de la pierre de mon grand père. Cette pierre douce et fraîche sur laquelle  »mes envies prennent vie »… Et bien sûr, dans ma p’tite fabrique, il y a des peaux, et du cuir…  « Travailler le cuir »… Quelle drôle d’expression ! Comme si le cuir pouvait se  »travailler »…   »Travailler pour le cuir » serait plus approprié.  C’est toujours émouvant de toucher une peau, d’imaginer sa vie, la vie de l’animal qu’elle a protégé… De voir les traces laissées à sa surfaces par les accidents, et par le temps. Les rides et les cicatrices racontent tellement de choses ! Elles n’ont pas toujours bonne presse et sont souvent assimilées à des  »défauts ». Moi je les traque comme des pépites. C’est ce que raconte la Vie qui motive mes projets. Les stigmates de ses épreuves sont mon inspiration. Mon plaisir, c’est la deuxième Vie que va faire naître mon  »travail ». Mais on ne  »travaille » pas le cuir, on le valorise. Le cuir n’a pas besoin d’être travaillé. Il EST. Il nous met au travail… Un travail de lecture dans les sillons de son épiderme. Faire connaissance avec cet animal, comprendre qui il était à travers sa peau. Sa douceur, sa rudesse, sa souplesse ou sa raideur. Tout l’art de l’artisan réside là : sublimer cette rencontre. Rendre hommage à l’animal. Mettre la Vie au service de la Vie. S’imprégner d’une rencontre et concevoir un objet qui a le sens de l’Autre. Un objet personnalisé. Presque personnifié. Je vous propose une petite visite guidée au cœur de mon dernier  »travail » de conception. Tout commence donc par une Rencontre, une personnalité, une âme qu’il faut sonder, pour en comprendre le coeur. Une commande, c’est avant tout celà : se mettre au service de ce qu’EST l’Autre. Qui ? Puis il y l’objet. La projection fonctionnelle. La description impersonnelle, pas toujours précise. Quoi ? Et on se sépare… Vient alors ce temps plus ou moins long, souvent inconfortable, de réflexion, de conception en images mentales. Sorte d’introspection technique. Comment ?  Comment ajuster la technique à une personne ? C’est là que réside le plus grand défi : Faire du geste technique un objet unique, personnalisé, idéal pour un seul Etre. Alors je dessine. Je mets en couleurs, j’invente. J’écris. Puis je trace sur du carton à bouteilles quelques gabarits pour vérifier les dimensions, expérimenter les volumes, les montages, les fonctionnalités. Et je trace encore. Je précise, j’ajuste, je vérifie encore et encore. Les bouts de carton aux formes improbables se multiplient. Comme des pièces de puzzle, elles ont chacune une place bien déterminée. L’inconfort se dissipe et laisse place au plaisir. La jouissance de la création !  Dans ma p’tite fabrique, tout se passe dans cet espace charnel de Peau à Peau, dans cet échange authentique de Coeur à Coeur. Comme une mélodie qui s’improvise sur des harmonies inédites. Je n’oublie jamais d’honorer l’animal. Sa peau en seconde Vie, pour l’âme d’un homme, d’une femme, d’un enfant, dans son unicité, à travers mes mains.  Je touche, je regarde, j’imagine, je teste…  J’assemble, je couds, je mets en forme. Je personnalise… J’accueille… les traces à la surface de la peau ; les imperfections, les irrégularités. J’accueille ce que je comprends du  »destinataire ». J’accueille mes propres doutes, mes résistances, mes erreurs… Et je laisse opérer la magie… Lundi, c’est la Rentrée. Il n’y a pas de meilleur jour pour vous faire découvrir l’article abouti ! Patience…  A très bientôt. 🙂

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De fil en aiguilles… Episode 1/3 : La couture sellier ? C’est quoi ?

La question revient sans cesse… Comme un reproche de n’aller jamais assez vite ! Mais pourquoi s’évertuer à coudre à la main alors que la machine pourrait le faire aussi ? J’ai failli écrire  »aussi bien », mais je ne m’y résous pas. Cette machine, dans toute sa puissance, dans toute sa performance, n’est pas encore parvenue à me convaincre. La machine coud à deux fils : un dessus, un dessous. Ils forment les points de la couture avec la régularité et l’efficacité du système : flac, flac, flac, flac ! Concentré de technique mécanique ! De quoi faire pâlir d’envie les grands industriels !  »La main » coud à deux aiguilles, et le fil unique qui se dédouble au premier point dessine ensuite des 8 qui s’appliquent à se croiser au cœur de la peau. Des 8 couchés qui s’embrassent et s’inclinent  »à l’infini » : ∞. On dit que le signe ∞ a la propriété « magique », presque  »divine » de se recharger de lui-même en permanence… Plus qu’un moment de poésie, c’est une vertu que n’a pas le point cousu à la machine. Enlever l’un des deux fils est un jeu d’enfant, et alors le second fil suit de lui-même !  Découdre la couture à la main que l’on appelle le  »point sellier » ne sera jamais aussi aisé. Pour ainsi dire, le point sellier ne se découd pas ! Au pire, le fil cède par frottement, en insistant lourdement, par l’usure du temps. Mais il m’est plus souvent arrivée de réparer un objet pour toute autre raison que pour une couture sellier affaiblie. Je n’en dirais pas autant du point machine… J’assume désormais la présence de ma machine PFAFF à côté de mon établi. Elle me plaît bien. Elle a une bonne tête. Nous apprenons à nous entendre. Mais nous ne parlons pas toujours le même langage ! Il faut souvent prendre le temps de se comprendre. En fin de compte, elle me rend de précieux services. En retour, je lui délivre quelques gouttes d’huile et je la bichonne un peu. Mais elle reste à sa place de machine. Pas question de lui confier toutes les responsabilités ! Il y a des postes pour lesquels elle n’a tout simplement pas les compétences. Le traditionnel  »Point Sellier », qui désigne donc en sellerie-maroquinerie la couture  »à la main » (abus de langage qui omet que les deux mains sont au travail), ou couture à deux aiguilles, est Roi dans mon atelier. Sachez toutefois qu’il ne peut se passer de sa pince à coudre (maintenue entre les genoux de l’artisan) et de ses alènes (ronde ou losangique). Il exige du temps, de la persévérance, de la régularité. Il peut être douloureux, pour les cervicales notamment. Mais il est solide, durable et beau. Je l’apprécie sans équivalent pour ses qualités esthétiques et mécaniques, que la couture mécanique, précisément, n’égalera jamais.  Ci-dessous un exemple d’initiales cousues à la main avec le point sellier. Incliné, régulier mais  »vivant ». On joue sur le double point pour imiter les pleins et déliés de la calligraphie. Et les possibilités sont infinies ! Tous les motifs sont envisageables ! Même les plus fous ! La créativité a tous les droits… Très prochainement, je vous raconterai dans les épisodes 2 et 3 comment est né ce dernier ouvrage, que vous apercevez sur les certaines images de l’article. De sa conception à sa  »livraison », une très belle histoire que j’ai hâte de partager avec vous !

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